Panier Escadrille Paris

Carnet de route en Andalousie

L’éblouissement total et la stimulation de tous les sens: un voyage en Andalousie comble toutes les envies, même celles des voyageurs les plus blasés, tant cette région du sud de l’Espagne regorge de richesse artistiques, naturelles, culturelles, historiques, gastronomiques, avec en prime la promesse de couchers de soleil féériques, de plages somptueuses balayées par des vents puissants et d’une généreuse luminosité. Nous vous emmenons en Andalousie pour un road trip entre petits villages préservés, villes dynamiques et paysages grandioses, une balade dont on ne se lasse jamais et que nous prenons plaisir à refaire encore et toujours !

LAISSER LE PAYSAGE NOUS EMERVEILLER

Plutôt que d’arriver en vol direct depuis les grandes villes de France au point de départ de notre circuit, nous adorons nous préparer aux paysages andalous par étapes successives, aussi c’est par le train que nous aimons approcher la région. Depuis Madrid avec l’AVE ultra rapide moins de 2 heures suffisent pour rejoindre Cordoue, notre première halte, et le voyage est d’une douceur folle, regardant par la fenêtre le paysage changer petit à petit, le vert disparaitre, les tons ochres poussiéreux prendre le dessus, collines couvertes d’oliviers (l’Andalousie produit 30% de l’huile d’olive mondiale!), les amandiers sublimes au printemps, la végétation plus rare, un paysage minéral qui annonce une région nourrie d’un soleil puissant mais de pluies de plus en plus éparses (au moment où nous écrivons cet article il n’a pas plu une goutte d’eau depuis 5 mois, et nous sommes en avril). L’Andalousie entre en nous par petites touches, et déjà nous sommes ailleurs, dans la lenteur d’un voyage qui vient à nous.

Cordoue est une première étape éblouissante, et nous passons des heures à observer les 800 colonnes de la mezquita-cathédrale et ses plafonds richement décorés, éblouissant résumé de l’histoire qui a mêlé sur ces terres des cultures si différentes, apportant leurs richesses respectives. Dans l’Alcázar de Los Reyes Cristianos ce sont plus les jardins bordés d’orangers et de bassins qui nous inspirent que l’histoire défensive de cette forteresse du XVème siècle, dans une ville âprement convoitée.

D’ailleurs à Cordoue c’est l’influence mauresque que nous cherchons au travers de ses ruelles, nous offrant l’extravagance du sublime restaurant (2 étoiles au guide Michelin) Noor, entre traditions culinaires d’”Al-Ándalus” et vision contemporaine. Extraordinaire! Et pour poursuivre cette plongée au coeur de l’histoire c’est au Palacio del Bailio que nous posons nos valises, pour profiter de ses petits salons mauresques en alcoves et des orangers de son beau jardin protégé des bruits de la rue.

EN TRAIN OU EN VOITURE, L’ANDALOUSIE EN LIBERTÉ

Depuis Cordoue, le train ou la voiture de location ont leurs adeptes et leurs avantages. La région est incroyablement bien desservie par le train (à quelques exceptions près) mais la voiture permet une liberté totale. Les 2 sont possibles! L’étape suivante nous amène à Grenade, mythique et iconique, superbe dans son écrin escarpé, encadrée par la Sierra Nevada, encore plus spectaculaires lorsque ses sommets sont enneigés. Bien sûr nous passons quelques heures à l’Alhambra, la première raison pour laquelle Grenade est l’une des villes les plus touristiques d’Espagne, et bien sûr c’est un éblouissement total entre architecture spectaculaire et jardins féériques. Mais la ville toute entière nous émerveille, notamment Albaicín le vieux quartier qui s’étire autour de l’Alhambra et dans lequel on a l’impression d’être transporté quelques siècles en arrière. Le soir juste avant le coucher du soleil on monte au Mirador San Nicolas pour voir le soleil transformer l’Alhambra en pluie d’or, saisissante vision dont on ne se remet pas tout à fait.

Dans le quartier Albaicín l’hôtel Casa 1800 nous inspire, pour être au coeur de tout, surtout lorsque les fenêtres de la chambre donnent directement sur l’Alhambra, quelle chance! Et le soir c’est au restaurant Farála que nous venons gouter une cuisine andalouse inventive. Avant de repartir un petit tour au très beau musée Caja Granada Mémoire de l’Andalousie nous plonge dans la culture et l’histoire de cette région d’une éblouissante richesse.

De Grenade un petit détour d’une heure par le nord-est, au-delà de la Sierra Nevada, nous amène dans le désert de Gorafe et ses paysages minéraux érodés spectaculaires. C’est là que la Maison dans le Désert nous attend, une structure tout en verre posée en haut d’un plateau au milieu du désert, avec ses paysages lunaires à 360°, sa pureté et son ciel où toutes les étoiles semblent s’être données rendez-vous juste pour nous. Une nuit magique loin de tout!

DE LA COSTA DEL SOL, FILER VERS LA COSTA DE LA LUZ

Un petit tour par Málaga nous donne à voir une grande ville ultra-dynamique, intéressante pour sa jeunesse et sa vie culturelle, notamment son beau musée Picasso (la ville est son lieu de naissance) et son Centre Pompidou, mais l’appel du calme et de la nature est trop fort, c’est vers les quelques villages adorables de cette costa del sol qui a aussi engendré quelques horreurs, stations balnéaires ponctuées d’immeubles hideux, que nous continuons notre périple. On monte vers Ronda, fascinant village perché comme au bord d’un précipice, et on redescend vers Casares, adorable village tout blanc, avant de se poser à Tarifa, la ville du vent.

Tarifa, dernier point d’Europe, la ville la plus au sud du continent, petit point posé sur une carte qui embrasse tous les fantasmes. L’Afrique est juste en face, en 1 heure de traversée Tanger nous tend les bras, le détroit de Gibraltar est très étroit à cet endroit. Une ville qui se réinvente, jeune et branchée, un peu bobo aussi, fille du vent (très puissant!) qui en fait le spot des fous de glisse sur une mer où l’Atlantique et la Méditerranée se rencontrent, des plages éblouissantes (playa de Los Lances, Playa de Bolonia), une nature omniprésente, un air de Caraïbes, et cette impression de bout du monde.

Après Tarifa, c’est la Costa de la Luz qui déploie ses fameux Pueblos Blancos, tous différents, tous superbes.

LES PUEBLOS BLANCOS D’ANDALOUSIE

Images de cartes postales Andalouses les villages blancs s’étirent le long d’une cote qui a brassé les influences multiples, ouverte sur le monde, entre Espagne, Europe, et Afrique, et qui a laissé dans son sillage un art de vivre unique, d’une grande force culturelle et historique. On commence par Vejer de la Frontera, puis Cadix, puis Jerez de la Frontera, et enfin Arcos de la Frontera.

Chacun n’est séparé du suivant que par 30 à 45 minutes de route, en faisant un circuit idéal pour 2-3 jours en liberté, prenant le temps de flâner. Dans chacun des églises adorables, des petites ruelles escarpées, une vraie vie nocturne comme l’Espagne sait en produire, de bars et de tapas où il n’est pas rare de voir un spectacle de flamenco qui n’est pas destiné aux touristes.

A Vejer on se perd dans ses rues labyrinthes, passant des portes en bois pour admirer des mosaïques et déguster des tagines dans les bodegas de la ville. Et on visite la Fundación NMAC, magnifique musée d’art contemporain en extérieur.

A Cadix on reste sans voix devant ce qui est l’une des plus vieilles villes d’Europe, une étroite bande de terre ouverte sur la mer, berceau de toutes les influences et d’expéditions fastueuses vers le nouveau monde. Une ville a découvrir sans plan, pour le plaisir des découvertes et des surprises, et des différentes influences architecturales.

A Jerez on passe de bar en bar dans la calle San Pablo et autour (en s’arrêtant absolument au Tabanco El Pasaje pour un superbe spectacle de flamenco.

A Arcos de la Frontera, un village blanc perché de toute beauté, on reste sans voix devant la Basilique de Santa Maria.

Pour dormir Costa de la Luz:

Casa Viña de Alcántara à Jerez de la Frontera

Hôtel V à Vejer de la Frontera

DERNIÈRE ÉTAPE EN ANDALOUSIE : SÉVILLE

Séville est fidèle à l’image que l’on se fait d’elle: une grande ville éblouissante, des monuments historiques spectaculaires, une vraie richesse gastronomique, des hôtels splendides et une vie locale intense. Elle est une destination à part entière, et on peut facilement y passer une semaine sans jamais se lasser. Sa vieille ville (l’une des plus grandes d’Europe) est tout en tons ochres, rouges sourds, d’une exubérance folle avec ses géraniums qui pendent des balcons et sa vie foisonnante. À Séville on peut faire le tour attendu des monuments emblématiques, la cathédrale, Santa Cruz, l’Alcázar, la Place d’Espagne, ou on peut sortir des circuits classiques et déambuler sans plans dans des quartiers vibrants à la découverte de monuments moins connus, comme les archives générales des Indes ou la tour de Don Fadrique au monastère royal de Santa Clara.

Pour une virée contemporaine on file au CAAC, le Centre Andalou des Arts Contemporains, hébergé dans un monastère du 14ème siècle.

Pour dormir: le mythique hôtel Alfonso XIII bien sûr si l’on est prêt à casser sa tirelire, ou l’élégant Plácido y Grata ouvert en 2021, avec ses tons neutres doux.

Et on passe quelques heures dans le plus vieux bar de Séville, El Rinconcillo pour ne pas oublier oublier qu’en Espagne, la nuit s’étire toujours jusqu’aux premières lueurs de l’aube.