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Carnet de voyage à Lanzarote, l’île sauvage

Petite terre perdue en face des côtes marocaines, au milieu des îles Canaries dont l’image de destination touristique de masse aurait plutôt tendance à nous faire fuir, l’île de Lanzarote a pourtant tellement à nous offrir avec sa fulgurante beauté qui ne ressemble à aucune autre. Un voyage totalement justifié, pour s’immerger dans sa nature capricieuse et voir comment de cette terre intensément volcanique est né un art-de-vivre unique et passionnant. En route pour Lanzarote!

Lanzarote, un bout du monde à elle-seule

Espagnole par les méandres de l’histoire, Lanzarote est tout de même un voyage vers un autre continent, tellement plus proche des terres africaines que de la mère patrie, une île née des soubresauts de la terre et de volcans qui ont façonné un paysage époustouflant, une terre récente et rugueuse de lave et de pierres, de tons qui oscillent entre les ocres, les bruns, le noir, quelques touches vertes miraculeuses, et le bleu de l’océan Atlantique. C’est cela sans doute sa première richesse, cette nature qui sidère, et une biosphère d’une grande richesse classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont on ne se lasse pas.

L’île se visite idéalement en voiture, ses dimensions sont petites et permettent d’en faire le tour facilement, et la liberté qu’elle offre permet d’éviter la côte Est où quelques vilains hôtels ont poussé au gré des développements touristiques erratiques de cette partie du monde. Heureusement cet espace de laideur s’évite très facilement, pour laisser place à la grandiose nature et des villages qui ont gardé un charme fou.

Au plus près de la nature

L’histoire géologique de Lanzarote est récente et la dernière eruption volcanique majeure n’a que 300 ans, elle a façonné l’île que l’on voit aujourd’hui. C’est pour les paysages du parc de Timanfaya que le voyage à Lanzarote se justifie à lui-seul, et la raison pour laquelle on accepte également de monter dans un bus touristique pour s’en approcher au plus près. On imagine qu’un voyage sur la lune ne serait pas plus dépaysant: le volcan et sa caldeira semblent littéralement être sortis de terre la veille, et la lave, qui coula sans s’arrêter pendant 6 ans a recouvert le paysage d’anfractuosités, de reliefs, où rien ne pousse, un désert minéral qui n’est jamais lassant tant la palette de couleurs qui est déployée semble être celle d’un peintre très inspiré.

On s’émerveille de voir que même là où il n’y a plus rien les hommes et les femmes de Lanzarote ont tout de même réussi à recréer la vie, utilisant les ressources présentes: l’autre émerveillement de l’île se sont les zocos, ces espaces créant une géométrie parfaite où la terre, d’un noir ardent, accueille comme dans un nid des plants de vignes, d’un vert profond, entourés de petits murs en minuscules pierres volcaniques, les picón, qui protègent les plantes du vent puissant, retiennent l’eau, précieuse ressource ici, et permettent la production d’un vin de Malvasia merveilleux . A déguster dans les fermes viticoles et les bodegas autour de La Geria.

L’architecture, l’autre trésor

L’enfant du pays, célébré à Lanzarote comme il se doit, c’est l’architecte/artiste César Manrique, dont l’oeuvre sur l’île est prolifique, et dont la vision et l’acharnement à protéger son île a fait beaucoup pour stopper les appétits des promoteurs immobiliers.

César Manrique englobe dans un même geste artistique un peu fou ce qui fait cette île si extraordinaire : ses paysages de lave, la blancheur de ses maisons, le ciel limpide, la végétation aride, pour créer des oeuvres qui éblouissent. Nos préférées sont:

  • La Fundacíon César Manrique: ce qui a été sa maison, pleine de surprises
  • Jameos del Agua: un lieu improbable taillé dans la roche volcanique, de grottes mystérieuses en enfilade avec des ouvertures sur le ciel étoilé où sont installés notamment un restaurant, un bar et une salle de concert.
  • Le Jardín de Cactus à Guatiza, un lieu totalement surréaliste où le vert franc des cactées donnent des images saisissantes

La mer puissante et les petits villages blancs

Comme si le spectacle de la nature ne suffisait pas Lanzarote offre également des villages tout blancs aux volets bleus ou verts charmants, dans lesquels faire une halte, se restaurer, dormir, comme Hariá, Yaiza et Uga, tous les 3 très préservés du tourisme de masse.

  • Un lieu pour dormir: Caserio de Mozaga  au coeur de l’île, une retraite rurale pleine de charme, ainsi que la Finca Malvasia, très chic, dans un fabuleux décor hommage à César. Manrique.
  • Pour se restaurer, où le plaisir est tout autant dans l’assiette que dans le décor: La Cocina de Colacho à Playa Blanca, Mácher 60  à Mácher, et Tacande à Hariá

Lanzarote est également un haut lieu du surf et de la baignade, le climat y est idéal quasiment toute l’année, et nos plages préférées sont celles de Famara, tout au nord (pour s’initier au surf) et la réserve de Papagayo tout au sud pour se baigner dans des eaux turquoises.