Panier Escadrille Paris

Pour notre calendrier de l’Avent 2022 Sylvain Tesson, grand voyageur et écrivain fabuleux, nous avait ouvert la voie : “puisse l’énergie vagabonde ne jamais se tarir”. Nous sommes donc partis découvrir des destinations de bouts du monde, s’émerveiller devant des hôtels totalement dépaysants, et revisiter des traditions culinaires d’autres pays. Des inspirations à conserver tout au long de l’année car l’énergie vagabonde nous donne des envies de prendre la tangente à notre tour, au bout du chemin ou au bout du monde, le temps de la découverte et de l’émerveillement.

DES DESTINATIONS DE BOUTS DU MONDE

 

L’île des quokkas

Évidemment ce n’est pas une destination pour un weekend, sauf si vous habitez à Perth en Australie, auquel cas il vous suffit de sauter dans le bateau qui fait la liaison, quelle chance!

Car oui il faut aller jusqu’en Australie, sur sa côte ouest, pour visiter notre bout du monde, Rottnest Island. Tous les superlatifs s’appliquent à la nature australienne, grandiose et fascinante. L’Australie occidentale déploie une mer (l’océan indien) et des plages d’une somptuosité sans égale, reculées et sauvages, aux noms comme une promesse d’aventure (”shark bay” anyone?).

Mais à quelques encablures de Fremantle et de Perth il y a cette petite île incroyable, sauvage tout en étant proche, réserve naturelle, où l’on se déplace à vélo, passant d’une petite crique sublime à une autre où l’on est à-peu-près seul au monde, Rottnest Island donc.

Si ces arguments n’étaient pas suffisants, venir voir ce bout du monde se justifierait presque juste pour une particularité: la présence des quokkas, drôle de petite bête comme l’Australie sait en produire, à mi-chemin entre une marmotte et un kangourou (il est d’ailleurs de la famille des marsupiaux), et qui semble toujours rigoler. On ne le trouve quasiment qu’à Rottnest Island, se baladant tranquillement partout. En rentrant on peut raconter que non, il n’y a pas que des animaux ou insectes dangereux en Australie, il y a aussi des petites peluches vivantes!

Comme une île

Comme une île qui n’en est en réalité pas une, un village de rues en sable et de maisons colorées, pas de réseau pour les portables, ni d’internet, pas de voitures, seulement quelques carioles tirées par des ânes, une rivière à traverser en petit bateau pour y arriver, l’océan Atlantique en quelques enjambées de l’autre côté.

Nous sommes à Caraíva, dans un bout du monde brésilien, qui s’annonce à la fin de pistes en terre, au sud de la province de Bahia.

Un lieu entre rivière, mangrove, forêt de la Mata Atlântica, longue plage dorée et ciel pur, vaguement hippie, pour urbains en mal de déconnexion, où les soirées se passent à la lueur des bougies, au rythme de la bossa nova et de quelques verres de cachaça, dans des mini pousadas de bric et de broc. Un petit paradis préservé et joyeux.

En mer d’Andaman

L’Inde n’est pas la première destination qui vient en tête lorsque l’on pense “île tropicale”, “plages de rêves” et “barrière de corail”. Et pourtant, il existe un bout du monde singulier, territoire indien hérité des méandres de l’histoire, les îles Andaman-et-Nicobar.

Le contient indien est 1400km à l’ouest, et les côtes birmanes seulement à 281km de cet archipel perdu dans l’océan indien, dans la mer d’Andaman précisément, 500 îles mais seulement 38 habitées et 9 autorisées au tourisme, qui se développent lentement donc la tranquillité est assurée. Pour y aller, direction l’Inde obligatoirement, et un vol qui de Chennai ou Calcutta par exemple amènera à Port Blair, la capitale.

Mais pour atteindre encore plus le bout du monde de ce bout de monde, direction l’île d’Havelock, à 90 minutes de ferry de Port Blair et dont les plages ont été il y a quelques années élues “les plus belles d’Asie” par le magazine Time, c’est dire ! Une eau translucide, une jungle d’un vert émeraude, une belle mangrove, des cocoteraies, une barrière de corail d’une époustouflante richesse… Très peu d’hôtels, des maisons d’hôtes, une vie tranquille loin de tout. Se sentir un peu aventurier à la découverte de trésors cachés dans cette île qui reste mystérieuse et semble inaccessible, il n’en faut pas plus pour nous faire rêver.

À 5000m d’altitude

Direction les confins de l’Himalaya pour ce bout du monde : tout d’abord se rendre dans l’une des grandes villes de la région : Delhi, Katmandou, Calcutta… puis prendre la route ou un vol direction Paro, à 2200m d’altitude et lieu du seul aéroport international du Bhoutan, ce petit royaume bouddhiste himalayen encore totalement préservé. De Paro, cap plein nord, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de route. De là, pas le choix, 6 jours de marche, en traversant les fabuleux paysages du Bhoutan, entre montagnes vertigineuses, vallées, rivières, monastères, pour arriver enfin à Lunana, tout prêt de la frontière avec le Tibet, et à près de 5000m d’altitude.

Lunana c’est sans doute l’un des villages les plus isolés du monde, blotti dans un décor époustouflant, totalement coupé du monde pendant 4 mois de l’année à cause de la neige qui tombe en abondance. Un village de 800 habitants sans électricité régulière et sans eau courante mais avec une petite école et des traditions immuables.

Un film merveilleux sorti l’année dernière (et disponible en VOD), nommé aux Oscar, permet de découvrir cette destination hors du commun : “L’école du bout du monde”, à montrer aux petits comme aux grands, une grande et belle leçon d’humanité.

Loin de l’agitation du monde

Mais où sommes-nous? La plus petite des îles habitées de cet archipel, seulement 9 habitants et un maître d’école de temps en temps, mais 450 moutons et un paysage de falaises à pic, de lichens et de brouillard fantomatique en hiver. Pour s’y rendre, la meilleure option c’est l’hélicoptère, mais uniquement s’il fait beau. Ou le bateau qui y accoste de temps en temps et si on a le courage ensuite de gravir le chemin vertigineux (et dangereux!) à flan de montagne.

Une île de 2,6km2 balayée par les vents, où l’hiver dure très longtemps, mais d’un mélange saisissant de tons verts et gris lumineux, la nature sauvage et l’impression d’être tout petit devant la beauté du monde.

Cette île semble lointaine, et pourtant elle est en Europe, un petit bout de Danemark perdu au milieu de l’Atlantique Nord, à mi-chemin entre la Norvège et l’Islande.

Vous avez deviné où nous sommes? On avoue, ce n’est pas simple! Cette île c’est Stóra Dímun, minuscule et fascinante, au coeur de l’archipel des îles Féroé. L’été son école peut être louée pour des vacances hors normes, loin, très loin de l’agitation. Un bout du monde qui nous inspire tellement.

La destination pour rêver

À quoi ressemble le bout du bout du monde ? À Maupiti certainement, la plus petite et authentique des îles Sous-le-Vent dans l’archipel de la Société. Pour y arriver, perdez la notion du temps, car déjà le voyage jusqu’à Tahiti se mérite.

Mais les fantasmes que nous avons eus enfants d’îles merveilleuses nichées dans une nature exubérante se concrétisent tous à Maupiti: sauvage, un petit millier d’habitants, le choc du vert intense de la jungle et de reliefs escarpés, qui plongent dans le bleu irréel d’un lagon parmi les plus beaux au monde, les cocoteraies, des motus où seuls résonnent les cris des oiseaux, pas d’hôtels, seulement des petites pensions de famille, une seule passe, dangereuse, vers le grand large qui protège l’île de l’invasion, un minuscule aéroport d’où s’élancent des avions miniatures.

La chance pour ceux qui s’y rendent ou s’y rendront c’est l’efficacité du mythe Bora Bora, sa grande voisine, qui capte toute l’attention et laisse la petite Maupiti comme une perle posée sur l’océan Pacifique, intacte et merveilleuse.

DES HÔTELS TOTALEMENT DÉPAYSANTS

 

Un lieu pour s’évader

Il arrive que les envies de voyages commencent par un lieu, quelques images aperçues qui nous plongent dans un émerveillement sans voix, et que ce lieu seul suffise à nous faire parcourir la moitié du monde sans même savoir grand chose du pays où l’on se rend.

Ce sont sans doute les plus belles découvertes, car nous avons tout à apprendre. Par exemple au sud du Mozambique, tout au bout d’une péninsule dont nous ne savons rien ou pas grand chose, il y a cet hôtel, Sussurro dont le seul nom fait rêver.

Un lieu qui est une ode à l’Afrique et à son artisanat, tout en tons minéraux et courbes organiques, incroyablement intégré dans son environnement. Un lieu que l’on imagine tout entier tourné vers une vie plus calme, comme au ralenti, pour profiter de choses simples et de beautés naturelles. On rêve que quelqu’un nous dise, “viens, je t’amène à Sussurro…”

Un air de campagne

C’est l’Angleterre telle qu’on la fantasme: dans le Devon (en face de Paimpol de l’autre côté de la Manche), entre mer gris-bleu qui se déploie aux pieds de falaises beiges, et campagne d’un vert lumineux, avec ses douces collines, ses petites murets de pierres, ses belles fermes, il y a une maison géorgienne toute blanche, une demeure familiale qui est devenue sous la houlette de la jeune génération une maison d’hôtes incroyable.

Papier peint à fleurs, salles de bain aux baignoires vintage, courtepointes bien épaisses, feux de cheminées et 5 o’clock tea, l’idée d’un certain art-de-vivre est parfaitement incarné. Mais comme souvent en Angleterre, des petites touches de fantaisies et de modernité viennent ébouriffer le classicisme : un restaurant “farm to table” d’inspiration italienne de haute volée, et une décoration mix & match réjouissante.

Glebe House, c’est son nom, n’a été ouverte sous sa forme actuelle que l’année dernière mais est déjà l’un des lieux les plus encensés du pays! Vite, une mini vintage, notre sac 48h Escadrille, une traversée en ferry, et c’est parti pour une virée “so British”.

Une adresse confidentielle

Yakushima, ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant vous connaissez cette île et surtout sa forêt si vous avez vu le fabuleux « Princesse Mononoké », du grand réalisateur Hayao Miyazaki.

Perdue au sud de Kyushu au Japon la petite île de Yakushima est un lieu unique et féérique, à l’extraordinaire végétation dont des cyprès millénaires, classée réserve de biosphère par l’UNESCO.

Une forêt un peu magique au cœur de laquelle un hôtel d’un autre genre s’est ouvert, une adresse encore totalement confidentielle, le Sumu. Hôtel n’est d’ailleurs pas vraiment la bonne définition, plutôt une maison pour voyageurs intrépides, qui cuisinent ensemble et sont prêts à discuter pendant des heures sur la grande terrasse au-dessus de la mer. Une maison tout en bois très bien pensée par un talentueux architecte, à la fois très contemporaine et chaleureuse. Un lieu pour se reconnecter à la puissance et la beauté de la nature.

TRADITIONS CULINAIRES INSPIRANTES

 

“Bûche” Tropicale

Aux antipodes c’est un Noël sous le soleil qui se prépare, entre barbecues, baignades, et longues journées entre amis et famille, une décontraction estivale que l’Australie a élevé au rang d’art et qui nous inspire pour nos tables de fêtes. Car connaissez-vous la pavlova? Au démarrage il y a eu Mademoiselle Pavlova, l’une des meilleures danseuses de ballet classique, qui il y a un siècle était encensée partout où elle se produisait.

Sa tournée en Australie et en Nouvelle Zélande a été un tel succès qu’un gâteau portant son nom a été créé pour lui rendre hommage, la pavlova, un délice de meringue croustillante et de fruits tropicaux, notamment la mangue et les fruits de la passion, qui poussent en abondance en Australie et dont la pleine maturation correspond au moment des fêtes de fin d’année. La pavlova est donc devenu LE dessert de Noël en Australie, mais également en Nouvelle Zélande, qui revendique au même titre que l’Australie l’invention de la pavlova.

Nous laissons aux spécialistes le soin de départager les 2 pays pour nous concentrer sur la préparation, relativement simple, de ce dessert qui fait toujours son effet (pour cela on s’inspire de Donna Hay la star australienne des fourneaux). Une “bûche” d’un nouveau genre pour apporter du soleil sur nos tables, on adore l’idée !

Cocktails d’ailleurs pour Noël

Avec l’hiver bien en place, au chaud sous des plaids ou devant la cheminée, les journées avant ou après les fêtes s’égrainent généralement lentement, une semi paresse autorisée et bienvenue.

C’est également le moment parfait pour tenter de nouvelles expériences culinaires, qui restent toujours de beaux souvenirs partagés. Et un domaine où il est facile de briller sans prendre trop de risques ce sont les cocktails. Car oui, avouons le plaisir que nous avons à siroter un cocktail hivernal plein d’épices et bien chaud.

Pour poursuivre notre thème du voyage avons fait quelques recherches et avons trouvé de chouettes idées de cocktails du monde entier qui sont consommés spécifiquement au moment des fêtes de fin d’année, que nous avions envie de partager! Sans compter qu’ils nous apprennent plein de mots nouveaux

Le Glög (Scandinavie): eau de vie, vin chaud, cannelle, cardamome, orange et sucre.

Le Canelazo (Équateur): rhume, jus de fruits, cannelle, sucre. A boire chaud et épicé!

Le Sorrel Punch (Jamaïque): rhume, fleurs d’Hibiscus, gingembre, agrumes.

Le Lait de Poule (Canada): lait, oeufs, rhume.

Le Hot Irish Whisky (Irlande): whisky, épices et sucre brun.

Le Bombardino (Italie): cognac et oeufs

Le Cidre Chaud (Mexique): pommes, épices, oranges, cannelle.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

Qui a trouvé l’amande?

Au Danemark une tradition gourmande du 24 décembre, le risalamande nous enchante, à la fois familière et décalée, délicieuse et facile à réaliser. Une idée pour changer des sempiternelles bûches de Noël!

Familière pour une double raison, car c’est une tradition qui tire son inspiration de France : d’une part la recette est celle d’un riz au lait, plat qui nous transporte immédiatement en enfance, à laquelle de la crème est ajoutée dans sa version danoise, et également car elle cache un secret en son cœur : une seule amande entière toute blanche, qui devra être trouvée par l’un des gourmands autour de la table et qui recevra un cadeau en échange. Cela vous rappelle quelque chose ? Et oui, la 2ème inspiration c’est celle de la fève et de la Galette des Rois ! Il n’est ici pas question de Roi ou de Reine mais d’un trésor à découvrir, l’amande, et à cacher jusqu’au bout dans un jeu qui met toute la table en ébullition.

Et quand on ajoute en plus sur le riz au lait bien blanc une belle sauce rouge de tradition danoise à la cerise et aux clous de girofle cela devient un dessert ultra élégant et merveilleusement régressif, on adore !

Gastronomie au Grand Air

En Suède la “liberté d’errer” permet à chacun de marcher, manger ou dormir n’importe où (en dehors des propriétés privées bien sûr), dans un pays connu pour sa nature généreuse et préservée. Partant de ce principe 2 concepts extraordinaires ont été imaginés, le “pays à croquer” et le “pays à boire”.

Un pays à croquer ? Et oui, car en Suède la nature produit de très bonnes choses très faciles à trouver selon les saisons et les régions : airelles, myrtilles, champignons… 4 grands chefs étoilés ont donc conçu des recettes faciles et adaptées aux ingrédients trouvés dans la nature, qu’il suffit… de ramasser ! Des tables installées dans des lieux fabuleux, bords de lacs, forêts magiques, champs remplis de fleurs sauvages, peuvent être réservées, et il suffit ensuite de profiter du lieu en préparant sa récolte, accompagné ou non d’un chef.

Le même principe s’applique à l’idée de “pays à boire”, des mixologues réputés aident à la préparation de cocktails utilisant les ingrédients de la nature dont on peut profiter en extérieur, dans des lieux spectaculaires. Ces 2 concepts sont brillants, et nous donnent envie de filer en Suède tout de suite, car même en hiver sous la neige, enveloppé(e)s dans de chaudes couvertures devant un feu de bois il est possible de vivre cette expérience ! A réserver sur le site de l’office du tourisme, visitsweden.com

Pour les gourmands

Le mois de décembre est vraiment le mois des gourmands partout dans le monde et pour la Saint Nicolas le 6 décembre, objet de nombreuses festivités en Europe notamment de l’est, cela nous a donné des envies de Beigli!

Connaissez-vous cette spécialité hongroise ? En réalité le Beigli est présent sous diverses appellations dans de nombreux pays de l’est qui revendiquent chacun son invention, mais nous ne voulons surtout pas créer d’incident diplomatique en choisissant sa version hongroise.

En mélangeant les graines de pavot (symboles de prospérité et de bonne santé) et les noix (protection contre la malchance) on ne peut obtenir que quelque chose de délicieux, surtout si on s’aventure à ajouter du miel, des châtaignes, des pommes, des zestes de citron, de la cannelle…

Le gâteau est roulé avec dextérité (et beaucoup d’attention, il faut que les motifs et les formes soient parfaites, c’est à cela que l’on reconnait les compétences de la personne qui est aux fourneaux !) et une fois coupé en tranches c’est ultra beau et appétissant (et pas très compliqué à faire parait-il, vous nous direz si vous tentez l’expérience !)